Des noyaux à la carte
Les noyaux superlourds

Nous sommes à l’extrémité de la carte des noyaux, là où les noyaux deviennent encore plus instables, car en plus de la radioactivité alpha, ils peuvent pour certains fissionner, c’est-à-dire se séparer en deux ! C’est le cas de l’Uranium 235 ou encore du Plutonium 239.
Ainsi, les noyaux les plus lourds que l’on connaisse possèdent de l’ordre de 250 nucléons ; on explique cette limitation par la propriété de saturation de la force nucléaire.
En effet, l’itération forte qui lie les protons et les neutrons possède une portée très courte, de l’ordre de quelques nucléons. On peut alors montrer que plus le noyau est gros, moins la force liant les nucléons à la surface du noyau sera grande, donc plus le noyau sera instable.
Fission
La fission intervient pour les noyaux lourds les plus instables. Dans ce cas, le noyau, plutôt que d’émettre un noyau d’Hélium (radioactivité alpha), préfère se séparer en 2 noyaux plus petits de taille approximativement égale : c’est la fission.
Lors de cette désintégration, le noyau qui fissionne libère de l’énergie, c’est l’énergie qui résulte de la différence de masse entre le noyau de départ et les masses des 2 fragments de fission.

FUSION
Cependant, les physiciens n’ont pas dit leur dernier mot… Ils cherchent activement le moyen de fabriquer des noyaux encore plus lourds que ceux qui existent sur Terre ! En utilisant les propriétés inhabituelles de certains noyaux (formes, halos…), ils réalisent des réactions de fusion afin d’essayer des noyaux superlourds, qui posséderaient plus de 300 nucléons ! Ces noyaux sont très difficiles à fabriquer et on imagine qu’il faudrait plusieurs années pour en arriver à en produire… Quelques milliers !

CARTE DES NOYAUX INTERACTIVE
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On pense désormais avoir atteint la limite en nombre de protons et neutrons des noyaux. On a pu ainsi fabriquer des noyaux comme le Nickel 48 ou l’Etain 100, qui ont respectivement 8 et 12 neutrons de moins que les noyaux de Nickel et d’Etain que l’on trouve dans la nature ! Encore plus fort, on arrive à synthétiser (en très faible quantité), des noyaux dont la masse avoisine les 300 nucléons soit 25% de plus que l’Uranium…
Carte des noyaux entre 1969 et 1995
L’avènement des premiers accélérateurs de particules (invention de l’accélérateur linéaire, puis du cyclotron), dans les années 50 permet alors d’explorer et de synthétiser des noyaux toujours plus instables ; c’est le début de la spectroscopie nucléaire.
Carte des noyaux entre 1941 et 1968
L’étude des noyaux aboutit rapidement à la création (synthèse) en laboratoire de nouveaux noyaux, qui sont radioactifs. C’est le cas, par exemple, de l’Aluminium 34, découvert par Frédéric et Irène Joliot-Curie à la fin des années 30 (découverte du 1er élément radioactif artificiel)
Carte des noyaux avant 1940
Avant 1940, seuls les noyaux ayant une longue durée de vie sont connus. Ils forment la famille des noyaux stables ou quasi-stables (métastables) ; leur durée de vie va de quelques années (Carbone 14) à l’infini (noyaux stables).
Les noyaux stables
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